1944, quelque part à 60 kilomètres à l’est de Minsk, début de soirée.
Von Archange marchait péniblement le long de la rive d’un affluent de la Berezina, ses bottes usées s’enfonçaient dans la berge boueuse à chaque pas. Il observait ses hommes creuser la terre gorgée d’eau et s’enterrer dans leurs trous en se protégeant tant bien que mal avec leur imperméables de la pluie qui tombait sans discontinuer depuis plusieurs jours. Les mouvements des soldats étaient lents et mécaniques, presque résignés. C’était déjà la 5ème fois en une semaine que ce qui restait de la compagnie s’enterrait comme ça, avant de se replier, talonner, et parfois même contournés par les blindés soviétiques. Les hommes étaient las et marqués par la fatigue. Heureusement, Von Archange pouvait s’appuyer sur des sous-officiers de qualités qui maintenaient la cohésion de l’unité. Il salua d’ailleurs l’Unteroffizier Rahl, qui finissait d’étendre un morceau de toile de tente au dessus de la dernière mitrailleuse lourde de la compagnie pour la protéger de la pluie. Von Archange continua de remonter la berge vérifia que ses gars respectaient bien les instructions. Instructions qu’ils suivaient d’ailleurs à la lettre, encouragés par la voix tonitruante de l’unterfeldwebel Elanion, dont l’accent du sud raisonnait à travers l’épaisse forêt biélorusse.
Arrivé prêt du petit pont en bois qu’il devait protéger, Von Archange se dirigea vers un petit groupe de soldat du génie qui rangeaient leurs outils à l’arrière d’un Opel Blitz.
«
-Alors ? Vous avez terminé ? Demanda-t’il en ajustant son casque pour se protéger de la pluie.
-Affirmatif Herr Hauptmann, répondit l’un des soldats. Nous avons placés les explosifs juste devant le pont. Le premier équipage russe qui voudra le franchir aura une belle surprise.
-Si jamais des gars à nous veulent traverser, ajouta un de ses compagnons, dites leur de mitrailler la zone, ou d’y jeter une grenade ou deux, ça suffira pour les déclencher normalement.
-Très bien, acquiesça Von Archange. Vous repartez dés maintenant c’est bien ça ?
-Ja herr Hauptmann, on doit continuer sur la route de Minsk, notre régiment doit s’être arrêté pour passer la nuit quelque part.
Von Archange hocha la tête.
-Bon je monte avec vous, annonça-t’il, déposez moi au début du chemin à droite, j’en peux plus de cette pluie.»
Il monta avec les soldats du génie à l’arrière du camion, qui démarra péniblement, le moteur fatiguait par des mois et des mois de conflits. Il ralentit une centaine de mètres plus loin pour permettre à l’officier de sauter en dehors du véhicule, puis disparu dans la forêt.
Von Archange fit un signe de tête à l’unteroffizier Charles, qui réglait juste à côté la hausse de son mortier puis se mit à suivre le petit sentier qui s’ouvrait devant lui. Il arriva prés d’une petite maison miteuse à côté de laquelle était garée une kubelwagen capotée. Il poussa la porte de l’habitation et soupira d’aise et sentant la chaleur de l’âtre venir le réchauffer.
Un Oberstleutnant à la mine renfrognée qu’il n’avait jamais vu l’attendait assis à une table avec quelques hommes et l’interpella :
«
-C’est vous qui dirigez cette compagnie ?
-Ja herr Oberst, répondit Von Archange.
L’Oberstleutnant semblait perplexe.
-Ah… Je m’attendais à voir Wengler.
-Le Major Wengler s’est fait tué il y a trois jours. Je commande désormais la compagnie.
-Je l’ignorais, dit l’officier qui sembla songeur quelque instants avant de se reprendre. Bon très bien ! Voilà les ordres : vous devez tenir ce pont jusqu’à l’arrivée des blindés de Leeb. Ils devaient normalement passer par un pont en pierre plus au sud mais il semblerait que ce dernier ne soit pas assez solides pour supporter le poids des chars. Ils ont besoin de votre pont, et ils en ont besoin en bon état. Si jamais des russes s’approchent de vos positions, tenez à tout prix, ou vous condamnez nos gars sur l’autre rive. Un zug de canon automoteurs va venir vous renforcer en début de matinée. Des questions ?
-Quand est-ce que Leeb et ses hommes doivent arriver ? demande Von Archange.
-Demain, 15 heure. Je compte sur vous pour tenir d’ici là. Ensuite vous vous replierez avec Leeb et les stugs jusqu’à recevoir de nouvelles instructions. C’est tout ?
Von Archange acquiesça.
-Très bien, fit l’Oberstleutnant en se levant avec ses hommes. Sur ce je vous laisse, on m’attend à Minsk demain et ma voiture n’est plus toute jeune.»
Von Archange les salua, puis s’assit à son tour à la table en soupirant. Encore une nuit courte doublée d’une sale journée qui s’annonçait.
Hop ! Un AAR sur le scénario Tankvoy desant de Combat Mission Red Thunder, présenté ici par Carlos.
Je jouerais en PBEM contre Emil, qui jouera les innombrables hordes russes !
Comme j'aime bien me sentir proche de mes petits bonhommes, j'en appelle à votre courage pour venir vous engager dans ma compagnie ! Il me reste 11 places de sous-officiers à distribuer : donnez vos pseudos et je vous trouverez une place.
Je recruterais aussi sur le forum d'à côté où il se fait des AAR très sympas.
Effectifs de la compagnie :
Von Archange marchait péniblement le long de la rive d’un affluent de la Berezina, ses bottes usées s’enfonçaient dans la berge boueuse à chaque pas. Il observait ses hommes creuser la terre gorgée d’eau et s’enterrer dans leurs trous en se protégeant tant bien que mal avec leur imperméables de la pluie qui tombait sans discontinuer depuis plusieurs jours. Les mouvements des soldats étaient lents et mécaniques, presque résignés. C’était déjà la 5ème fois en une semaine que ce qui restait de la compagnie s’enterrait comme ça, avant de se replier, talonner, et parfois même contournés par les blindés soviétiques. Les hommes étaient las et marqués par la fatigue. Heureusement, Von Archange pouvait s’appuyer sur des sous-officiers de qualités qui maintenaient la cohésion de l’unité. Il salua d’ailleurs l’Unteroffizier Rahl, qui finissait d’étendre un morceau de toile de tente au dessus de la dernière mitrailleuse lourde de la compagnie pour la protéger de la pluie. Von Archange continua de remonter la berge vérifia que ses gars respectaient bien les instructions. Instructions qu’ils suivaient d’ailleurs à la lettre, encouragés par la voix tonitruante de l’unterfeldwebel Elanion, dont l’accent du sud raisonnait à travers l’épaisse forêt biélorusse.
Arrivé prêt du petit pont en bois qu’il devait protéger, Von Archange se dirigea vers un petit groupe de soldat du génie qui rangeaient leurs outils à l’arrière d’un Opel Blitz.
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-Alors ? Vous avez terminé ? Demanda-t’il en ajustant son casque pour se protéger de la pluie.
-Affirmatif Herr Hauptmann, répondit l’un des soldats. Nous avons placés les explosifs juste devant le pont. Le premier équipage russe qui voudra le franchir aura une belle surprise.
-Si jamais des gars à nous veulent traverser, ajouta un de ses compagnons, dites leur de mitrailler la zone, ou d’y jeter une grenade ou deux, ça suffira pour les déclencher normalement.
-Très bien, acquiesça Von Archange. Vous repartez dés maintenant c’est bien ça ?
-Ja herr Hauptmann, on doit continuer sur la route de Minsk, notre régiment doit s’être arrêté pour passer la nuit quelque part.
Von Archange hocha la tête.
-Bon je monte avec vous, annonça-t’il, déposez moi au début du chemin à droite, j’en peux plus de cette pluie.»
Il monta avec les soldats du génie à l’arrière du camion, qui démarra péniblement, le moteur fatiguait par des mois et des mois de conflits. Il ralentit une centaine de mètres plus loin pour permettre à l’officier de sauter en dehors du véhicule, puis disparu dans la forêt.
Von Archange fit un signe de tête à l’unteroffizier Charles, qui réglait juste à côté la hausse de son mortier puis se mit à suivre le petit sentier qui s’ouvrait devant lui. Il arriva prés d’une petite maison miteuse à côté de laquelle était garée une kubelwagen capotée. Il poussa la porte de l’habitation et soupira d’aise et sentant la chaleur de l’âtre venir le réchauffer.
Un Oberstleutnant à la mine renfrognée qu’il n’avait jamais vu l’attendait assis à une table avec quelques hommes et l’interpella :
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-C’est vous qui dirigez cette compagnie ?
-Ja herr Oberst, répondit Von Archange.
L’Oberstleutnant semblait perplexe.
-Ah… Je m’attendais à voir Wengler.
-Le Major Wengler s’est fait tué il y a trois jours. Je commande désormais la compagnie.
-Je l’ignorais, dit l’officier qui sembla songeur quelque instants avant de se reprendre. Bon très bien ! Voilà les ordres : vous devez tenir ce pont jusqu’à l’arrivée des blindés de Leeb. Ils devaient normalement passer par un pont en pierre plus au sud mais il semblerait que ce dernier ne soit pas assez solides pour supporter le poids des chars. Ils ont besoin de votre pont, et ils en ont besoin en bon état. Si jamais des russes s’approchent de vos positions, tenez à tout prix, ou vous condamnez nos gars sur l’autre rive. Un zug de canon automoteurs va venir vous renforcer en début de matinée. Des questions ?
-Quand est-ce que Leeb et ses hommes doivent arriver ? demande Von Archange.
-Demain, 15 heure. Je compte sur vous pour tenir d’ici là. Ensuite vous vous replierez avec Leeb et les stugs jusqu’à recevoir de nouvelles instructions. C’est tout ?
Von Archange acquiesça.
-Très bien, fit l’Oberstleutnant en se levant avec ses hommes. Sur ce je vous laisse, on m’attend à Minsk demain et ma voiture n’est plus toute jeune.»
Von Archange les salua, puis s’assit à son tour à la table en soupirant. Encore une nuit courte doublée d’une sale journée qui s’annonçait.
Hop ! Un AAR sur le scénario Tankvoy desant de Combat Mission Red Thunder, présenté ici par Carlos.
Je jouerais en PBEM contre Emil, qui jouera les innombrables hordes russes !
Comme j'aime bien me sentir proche de mes petits bonhommes, j'en appelle à votre courage pour venir vous engager dans ma compagnie ! Il me reste 11 places de sous-officiers à distribuer : donnez vos pseudos et je vous trouverez une place.
Je recruterais aussi sur le forum d'à côté où il se fait des AAR très sympas.
Effectifs de la compagnie :
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